
Sur son site des Mureaux, Airbus Defence & Space a parié sur l’avenir en optant pour une énergie biomasse, solution innovante et écologique.
Le site
Sur une implantation de 92 hectares, à l’orée d’une réserve foncière, un bâtiment a été spécialement construit pour abriter une chaufferie centralisée, constituée d’un couple biomasse et gaz. En effet, la chaufferie est composée d’une chaudière bois, d’une puissance de 4,5 MW et de deux chaudières gaz de 3 MW chacune, soit 10,5 MW au total. Cette installation évolutive remplace trois chaufferies à gaz devenues obsolètes.
Sur 52 bâtiments chauffés, occupant une surface totale d’environ 125.000m2, 38 sont désormais chauffés par cette nouvelle installation, qui fournit 80% des besoins de chaleur du site.
La chaufferie est relayée par quatre sous-stations principales réparties sur le site, elles-mêmes reliées à autant de sous-stations secondaires que de bâtiments chauffés.
Au total, le réseau primaire s’étire sur sept kilomètres, de la chaufferie jusqu’aux sous-stations principales.
Le budget
« Sur un investissement d’environ 3 millions d’euros, nous allons bénéficier d’une subvention maximale de 580.000€, versée par l’ADEME, au titre des fonds « Chaleur Renouvelable» » révèle Hervé Maurin, d’Airbus Defence & Space.
« Les deux objectifs principaux du site étant, d’une part, de réduire très substantiellement les émissions de CO2 (-50%) et d’autre part, de diminuer les coûts liés à l’énergie (-45% sur la facture de chauffage). Une performance ambitieuse mais accessible, qui doit permettre de réaliser un retour sur investissement en six ans. »
Le fonctionnement
Suite à un appel d’offres, la CIEC s’est vue confier la construction de la chaufferie, incluant l’installation d’une chaudière bois de marque Danstocker.
De son côté, la société Dalkia, chargée de l’exploitation, assure l’approvisionnement en bois, la maintenance et gère le pilotage de la chaufferie, en garantissant ses performances.
La chaudière est alimentée à 100% par des plaquettes forestières approvisionnées à partir d’une plateforme, située à 30 km du
site. Le bois provient des forêts voisines dans un rayon de 50 à 100 kms, comme l’exige l’ ADEME.
Il est stocké, in situ, dans quatre silos de 120 m3 chacun.
Afin de vérifier et de valider le poids des livraisons, un pont à bascule a été mis en place à l’entrée du site pour peser les camions-bennes.
Pour répondre aux exigences demandées par le BCIAT 2011 (« Biomasse Chaleur Industrie, Agriculture et Tertiaire »), la chaleur d’origine « bois » doit représenter 80 % des besoins du site. Le site consommant environ 20.000 MWh par an, il faut donc une production par la chaudière bois de 16.000 MWh.
Aujourd’hui, la chaudière bois n’a pas encore fonctionné à pleine charge sur une année entière. En effet, mise en service en octobre 2013, elle est véritablement opérationnelle depuis janvier dernier. « Nous évaluons la consommation annuelle à environ 7.000 tonnes de bois » précise Paulo de Souza, chargé de l’efficacité énergétique du site.
L’expérience
« La présence de corps étrangers (métaux) et le voûtage du combustible sont les deux principaux problèmes rencontrés. Sur le second, plus le bois contient des queues de déchiquetage et particules fines, plus il se compacte, provoquant ainsi la création de voûtes dans la partie supérieure des silos. Ce phénomène entraîne l’arrêt de l’approvisionnement en bois de la chaudière », explique Paulo de Souza.
Par ailleurs, le taux d’humidité du bois est un autre paramètre important à surveiller. En effet, l’hygrométrie doit être systématiquement mesurée lors de la livraison car si celle-ci est trop élevée, les performances de la chaudière en sont dégradées. Ces quelques inconvénients sont actuellement traités et seront maitrisés d’ici la prochaine saison de chauffe.
Dans la région, les villes de Mantes-la-Jolie, Cergy-Pontoise et bientôt Les Mureaux adoptent aussi ce système de chauffage écologique.
Malgré quelques difficultés au démarrage, Airbus Defence & Space est fier d’être le précurseur d’une telle solution d’avenir. Ce modèle va certainement faire des émules auprès des décideurs avisés.
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