
Cyril Coudert, Hotel Program Leader chez Legrand, nous présente la nouvelle gamme d’équipements et services pour les chambres et la gestion des hôtels. Esthétique, confort, personnalisation, gain d’exploitation : chaque détail compte, dès trois étoiles.
Legrand proposait déjà des solutions et des services pour l’hôtellerie ?
Cyril Coudert – Oui, Legrand est fournisseur de solutions intégrées pour tous les types de bâtiments tertiaires et industriels, et nous ciblons depuis de nombreuses années le « vertical » Hôtel, qui est pour nous un axe stratégique dans lequel Legrand peut répondre, grâce à son expertise, à l’ensemble des besoins d’un bâtiment d’hôtellerie : locaux techniques, espaces communs et, bien évidemment, l’équipement des chambres. C’est aujourd’hui ce que nos clients – investisseurs, chaînes hôtelières ou indépendants – apprécient le plus : la possibilité d’avoir un acteur référent pour répondre à l’ensemble du projet.
Votre vision, c’est donc : un acteur, une solution complète ?
C. C. – Exactement. C’est rassurant pour nos clients hôteliers, et Legrand a la légitimité dans ce domaine.
Chacun connaît les chambres d’hôtel, étoilé ou non, avec un équipement plutôt traditionnel que l’on peut retrouver à la maison (des interrupteurs, des boutons-poussoirs, avec différents niveaux de finition).
Aujourd’hui, il y a vraiment un virage d’amorcé, principalement pour les hôtels de trois à cinq étoiles, pour satisfaire leur clientèle et la fidéliser, et proposer plus de confort tout en garantissant un maximum d’économie d’énergie dans ces bâtiments, qui sont quand même assez énergivores.
C’est là que sont arrivées les solutions de gestion de chambres d’hôtel. En anglais, on parle de GRMS (Guest Room Management System). Pour vulgariser, disons qu’il s’agit de solutions domotiques appliquées à l’hôtellerie.
Et depuis quelques années, Legrand propose des solutions d’appareillage connecté à un contrôleur de chambre, une sorte de box, qui va concentrer l’ensemble des informations des appuis boutons, de la détection dans la chambre, etc., pour pouvoir, comme dans la domotique résidentielle, offrir des scénarios de confort : je vais me coucher, je baisse tous les rideaux et j’éteins les lumières ; je me lève le matin, une petite lumière s’allume pour me lever tranquillement, et une variation va m’aider à me réveiller en douceur…
Toute cette domotique est disponible. Cette offre de gestion de la chambre est compatible avec un large choix de gamme d’appareillage puisque l’on répond à ces besoins mondialement. Chaque chambre dispose d’un contrôleur lui-même directement connecté au réseau du bâtiment permettant de centraliser les informations.
La communication est basée principalement sur le protocole standard du bâtiment BACnet – un des plus utilisé dans les bâtiments tertiaires – pour s’intégrer avec les différents acteurs de l’écosystème hôtelier. On peut satisfaire aujourd’hui les demandes que l’on a de plus en plus, surtout sur les hôtels haut de gamme, de travailler avec les spécialistes de chaque domaine d’activité. Par exemple Dormakaba, Assa Abloy et Salto Systems pour le contrôle d’accès.
Dans ce cadre-là, ce qui est important pour nous, c’est d’avoir des solutions intégrables dans un écosystème, de la façon la plus simple possible, pour que nos intégrateurs systèmes puissent raccorder des systèmes et apporter encore plus de services et de valeur ajoutée.
C’est un écosystème « de partenaires » ou plutôt un système ouvert permettant tout type d’accès ?
C. C. – Quand « on sort » de la chambre, notre position est d’avoir un système le plus ouvert possible, à tout type de partenaire. Mais les partenariats, il faut tout de même les identifier, les développer, et en priorité, nous ciblons les leaders du marché, ne serait-ce que pour pouvoir informer nos intégrateurs systèmes en leur disant : on sait travailler avec ces gens-là, on l’a déjà fait.
C’est donc plutôt du référencement permettant d’assurer que l’intégration se passera de la meilleure des façons. Mais, pour vous donner un autre exemple, on s’intègre également avec des startups qui proposent des applications de pilotage par tablette et de contrôle par la voix pour le client dans sa chambre.
Détaillez-nous les appareillages dans les chambres. Qu’ont-ils de nouveau ?
C. C. – Dans la chambre, pour les fonctions dédiées hôtel, il y a par exemple le porte-carte, qui permet de lancer un scénario d’accueil du client – à l’inverse du départ quand il enlève sa carte. On va retrouver des commandes pour contrôler les ouvrants, l’éclairage... Ce sont des fonctions que l’on avait à notre offre et que l’on développe depuis plusieurs années. Mais aujourd’hui, les clients hôteliers souhaitent aller plus loin dans la proposition de confort, d’intuitivité.
Lors de nos phases d’interview, c’est incroyable d’entendre encore aujourd’hui que la principale gêne des clients, c’est de ne pas savoir sur quel bouton appuyer pour éteindre toutes les lumières ! On en est encore là, et on l’a tous vécu dans une chambre d’hôtel.
Nous avons souhaité entamer un nouveau projet et créer une nouvelle gamme, UX Touch pour la France et UX for Upscale Hotel pour l’international (UX pour User eXperience), qui répond à trois « piliers », qui nous sont régulièrement demandés : des produits esthétiques, puisque nous parlons plutôt d’hôtels de trois à cinq étoiles ; une expérience utilisateur et une intuitivité, pour provoquer peut-être quelques émotions lorsque les clients vont utiliser ces fonctions, en se disant « Ah, c’est nouveau, ça surprend et j’aime bien ! » ; et le troisième pilier, c’est la personnalisation. C’est une valeur très forte par rapport à des produits « de flux ».
On doit proposer aujourd’hui à un hôtelier de pouvoir choisir les bonnes icônes par rapport aux scénarios qu’il va prévoir dans sa chambre, la couleur pour s’adapter au contexte, aller jusqu’à mettre des logos, etc.
Sur ces piliers-là, le client est au centre de notre activité, grâce à des interviews, des tests d’utilisateurs, qui nous ont permis de mieux comprendre les problématiques et de proposer cette nouvelle gamme UX, avec des finitions par exemple différentes de ce qui se fait habituellement. Ce sont les hôteliers qui nous réclament cette différenciation, car leurs clients expriment cette demande : « On ne veut pas vivre la même expérience à la maison et à l’hôtel. »
Concrètement, nous sommes sortis des formats de nos gammes traditionnels pour proposer des interfaces encore plus intuitives avec des produits un peu plus hauts et plus larges.
Ils comportent un écran ? Les panneaux sont tactiles ?
C. C. – Ce sont des produits tactiles. En référence standard, il s’agit de plaques noires de 93 mm de hauteur sur 129 mm de large. Dans les fonctions « hôtellerie », l’afficheur de couloir permet d’identifier le numéro de la chambre, de contrôler la sonnette, les fonctions « Ne pas déranger » ou « Faire ma chambre ».
Quand on rentre dans la chambre, il y a le porte-carte. Nous avons choisi un format horizontal, pour que la carte ressorte et continue de mettre en avant le logo de l’hôtel, pour favoriser la fidélisation. Il y a également des commandes tactiles de 4 ou 6 boutons pour faire de la scénarisation dans la chambre, un thermostat et une commande « tête de lit », qui est une nouveauté de cette gamme-là.
Dans cette commande « tête de lit », on retrouve la gestion de la température, mais aussi des scénarios et des commandes « Ne pas déranger » ou « Faire ma chambre », par exemple. On peut donc tout faire depuis la tête de lit. Nous avons même développé un accessoire d’installation pour pouvoir encastrer le produit dans une tête de lit : il devient alors complètement plat.
Puisqu’il s’agit de produits tactiles et que l’on a tous l’habitude d’utiliser des smartphones, il était important pour nous de travailler ce « retour à l’utilisateur », avec des comportements différents quand on touche telle ou telle icône : simple clignotement pour confirmer qu’on a bien pressé un bouton, clignotement plus long pour signifier qu’il se passe quelque chose dans la chambre (sonnette), clignotement en rouge de l’icône dans le couloir pour éviter que l’on continue de sonner si le client a demandé à ne pas être dérangé… Nous avons affiné toutes ces fonctions et les choix de pictogrammes avec les utilisateurs.
Nous avons également une fonction intéressante sur l’ensemble des produits : un capteur de proximité intégré qui permet, par exemple, d’éteindre la commande « tête de lit », qui ne s’allumera que quand on approche la main. Trop de produits sur le marché ont ce problème, ils restent allumés même en pleine nuit, et beaucoup de clients y sont sensibles – ne serait-ce qu’à la veilleuse de la télé. Il était donc important pour nous de travailler cette expérience-là.
On voit effectivement le gain en termes d’esthétique, d’expérience et de confort pour le client. Qu’apporte cette gamme aux Facilities Managers ?
C. C. – Tout d’abord, avec une gamme qui sort de l’ordinaire, qu’on ne retrouve pas à la maison et qui répond enfin aux besoins d’intuitivité, il y a déjà un engagement de confort qui est respecté et qui marque. Cela répond aux besoins de fidélisation des hôteliers.
Nous répondons également aux besoins d’économie d’énergie. Pour la chambre, les solutions Legrand permettaient déjà de pouvoir éteindre l’ensemble des éclairages, des circuits puissants, etc., basé sur l’occupation de la chambre dès lors qu’on était connecté à un contrôleur de chambre.
Cette intelligence d’économie d’énergie est plutôt dans nos contrôleurs, et nous l’avons déjà.
Mais un nouvel axe émerge aujourd’hui : les gains en exploitation. Cela représente une part importante des coûts des hôteliers, bien plus importante, même, que la consommation électrique des chambres.
Dans ce cadre-là, indépendamment d’UX, nous travaillons avec des partenaires pour pouvoir se connecter soit directement, soit à travers des BMS (Building Management Systems) de l’hôtel, pour aller plus loin dans les économies d’énergie et les gains en exploitation. Un exemple : en se connectant au PMS (Property Management System), donc au logiciel de réservation et de facturation des chambres d’hôtel, on va utiliser des informations de check in et de check out. On pourra donc aller plus loin dans les scénarios d’économie d’énergie, pour couper par exemple le chauffage dans une chambre qu’on n’a pas prévu de louer prochainement.
L’hôtellerie représente ce que sont les tendances de la société. La transformation digitale de nos habitudes de vie et des outils de production permet aux industriels d’offrir toujours plus de personnalisation et de sur-mesure à des coûts accessibles. La qualité n’est plus destinée aux grands hôtels et palaces. L’installateur, le BE et l’architectes ont les cartes en main pour être force de proposition en intégrant des solutions connectées et adaptées à chaque projet.
Lien vers la page Hôtel France : https://www.legrand.com/fr/nos-solutions/hotel
La video : https://www.youtube.com/watch?v=s2AKrVvPuo0
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