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par Michel Sapranides
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GreenMe, le cube de bien-être

Lors d’une visite chez le spécialiste immobilier Kardham, Franck-Olivier, le directeur de LYSEN, a remarqué un drôle de cube posé sur un bureau. Une manière ingénieuse de mesurer et d’améliorer le confort dans les espaces de travail. Explications de la conceptrice et retour d’expérience d’une cliente.


Un cube coloré avec au centre un écran LCD… il y avait de quoi piquer la curiosité. Renseignements pris par Franck-Olivier auprès de ses hôtes, la société Kardham, ces fameux cubes sont des objets connectés conçus par GreenMe, une startup française qui a le vent en poupe et affiche déjà de belles références (EDF, Orange, Capgemini, Société Générale…). Commercialisés depuis plus d’un an, ces cubes bardés de capteurs servent à mesurer en continu une dizaine de paramètres relatifs au confort et à la santé : température, hygrométrie, éclairement, confort visuel, colorimétrie, bruit, qualité de l’air... Ils permettent aussi aux occupants du bureau d’exprimer d’une secousse leur ressenti.

Les cubes communiquent sans fil leurs données à une passerelle puis à l’infrastructure GreenMe. Une application mobile permet à chaque utilisateur d’exprimer plus en détail ce qu’il ressent. Une application en ligne, GreenMe Analytics, assure la restitution et l’analyse des données mesurées. Le cloud d’analyse permet de croiser les données avec celle de l’entreprise (énergie, suivi d’activité) et de préconiser des améliorations. Voilà pour le concept général résumé par le fabricant.

Séduit par ce cube et ses services très innovants, Agora blog a demandé à Aïda Berrada, cofondatrice de GreenMe, de nous en dire plus sur le fonctionnement. Et à Caroline Bouteloup, directrice adjointe du pôle Ingénierie de la société Kardham, sur l’entité de Paris, de nous livrer ses impressions en tant que cliente de GreenMe. Le Groupe Kardham accompagne les organisations publiques et privées dans leur réflexion immobilière, avec des services de conseil, d’architecture et d’aménagement d’espace. Caroline Bouteloup, dont les sujets de prédilection sont la qualité de vie au travail et la qualité environnementale, anime aussi en interne la Green Team – communauté des métiers « Développement durable » du groupe Kardham.

En entreprise, qui incite à adopter la solution GreenMe et pour quelles raisons ?

Aïda Berrada, GreenMe – Les demandes proviennent souvent du département « Environnement de travail », des services généraux. Un peu du côté RH et des CHSCT, aussi. Certaines entreprises sont focalisées sur un objectif, par exemple savoir si l’espace est conforme. D’autres ont un aspect plus RH, elles vont vraiment se préoccuper du bien-être des employés.

Caroline Bouteloup, Kardham – Nous avons repéré et pris contact avec GreenMe en milieu d’année dernière. La solution nous est apparue très intéressante à double titre. Déjà pour nous, pour l’installer dans les nouveaux locaux dans lesquels nous venons d’emménager, car les associés de Kardham ont vraiment à cœur de promouvoir la qualité de vie au travail des salariés du groupe. Nous avons également voulu que nos locaux soient un démonstrateur de notre savoir-faire et de notre métier.


Combien faut-il installer de cubes pour que le service soit efficace ?

Aïda Berrada, GreenMe – Cela dépend des attentes du client. Un cube par personne si l’on veut recueillir le ressenti individuel, notamment dans les bureaux fermés. Dans un open space, c’est plus rare. On va plutôt en mettre un par zone de confort homogène : pour les personnes qui sont près de la fenêtre, par exemple, ou en fonction des éclairages, etc. Généralement, c’est un cube pour trois ou quatre personnes.

Caroline Bouteloup, Kardham – Étant donné que nous sommes en « open space flex », donc en poste de travail non attribué, on a plutôt choisi la logique d’un ou deux cubes par espace de travail, selon la superficie. Il y a aussi un cube dans une salle de réunion, dans la cafétéria… En tout, 26 cubes sont déployés, pour environ 1.400 m².C’est de la location, nous nous sommes engagés sur trois ans.

Comment les utilisateurs s’approprient-ils le cube ?

Aïda Berrada, GreenMe – Quand vous faites ce genre d’installation, il faut vraiment accompagner l’entreprise et bien expliquer aux salariés : cet objet est là pour vous, il ne fait que de la mesure et ne vous espionne pas. Au début, dans les entreprises, les utilisateurs s’en servaient presque exclusivement pour s’exprimer de manière négative. Maintenant, on commence à avoir à peu près 30 % de gens qui s’expriment positivement. Donc cela signifie que les entreprises font des efforts.

Caroline Bouteloup, Kardham – Il faut sensibiliser les gens à l’intérêt du cube. GreenMe est venue chez nous pour faire une séance de présentation, qu’on a filmée et envoyée ensuite dans la newsletter. Une fois expliqué aux salariés ce que cela permet de mesurer, et comment ils peuvent interagir avec, les gens sont assez demandeurs et très curieux d’aller voir les résultats pour savoir s’ils sont cohérents avec leur ressenti.


Comment les utilisateurs expriment-ils leur ressenti ?

Aïda Berrada, GreenMe – De deux manières. Les personnes peuvent s’exprimer avec le cube de manière binaire : je vais bien, je ne vais pas bien… en inclinant le cube d’un côté ou de l’autre pour obtenir un smiley triste ou content. Un décompte de 5 secondes a lieu avant que l’avis soit pris en compte. On sait alors qu’un inconfort a été signalé par tel cube, et en fonction des données actuelles et de l’historique de la personne, on est en mesure de donner la cause probable de l’inconfort dans une alerte.

Il y a aussi une application mobile. Là, la personne peut qualifier son inconfort de manière plus avancée : elle va faire glisser des curseurs pour dire qu’il y a trop de bruit ou qu’il fait trop chaud, par exemple.

Caroline Bouteloup, Kardham – Les cubes sont déployés depuis environ un mois, on a un monitoring très précis et en temps réel des conditions de confort des espaces. Cela permet aux salariés d’interagir et de signaler un problème en basculant le cube. Il y a déjà des retours très intéressants. Cela sert aussi de démonstration pour nos clients qui viennent dans nos locaux.


Qui a accès aux données, et quelles actions les alertes déclenchent-elles ?

Aïda Berrada, GreenMe – On laisse l’entreprise libre de désigner qui gère le projet GreenMe, qui reçoit les alertes, qui attribue les objets… Nous, nous envoyons la moindre alerte reçue. Ceux qui reçoivent l’alerte décident d’agir ou non. Mais quand on accompagne l’installation, on explique bien que si l’on veut que cela fonctionne, il faut qu’il y ait une action quand les gens s’expriment.

Caroline Bouteloup, Kardham – Le suivi se fait en temps réel, avec une prise de mesures par chaque cube toutes les 10 minutes. Les résultats des cubes sont consultables par tous, sur mobile, via l’appli Kardham Connect. Derrière, il y a un traitement de données à faire pour extraire les informations pertinentes, GreenMe nous accompagne aussi sur ce volet.

Les données remontent sur une page Internet dont on est administrateur. On a accès à la fois aux données brutes et à de nombreux graphiques, traitements (durée de mesure, paramètre regardé, affichage de plusieurs espaces...). C’est très intuitif, ça facilite l’exploitation des données. Et en parallèle, il y a les interactions avec les salariés. On peut croiser les données.

Quelles données sont les plus fiables, les mesures faites par le cube ou les remontées des utilisateurs ?

Aïda Berrada, GreenMe – Un bâtiment peut être performant énergétiquement, mais inconfortable à vivre. On veut concilier ces deux mondes : des bâtiments respectueux de l’environnement extérieur et qui respectent l’occupant. GreenMe va mesurer différents paramètres de confort, mais cherche aussi à connaître le ressenti des gens. D’abord parce que quand il y a une optimisation des espaces ou une action corrective, il faut qu’on tienne compte des occupants, et pas uniquement du comportement du bâtiment. Ensuite parce que les mesures permettent d’objectiver un ressenti, car il peut arriver qu’un utilisateur signale un inconfort de manière injustifiée.

Notre objectif est de définir des zones de confort pour chaque personne, et d’aider les entreprises à mieux organiser leurs espaces en envisageant d’abord des solutions qui relèvent du bon sens, des choses simples pour faciliter la vie des occupants. Pourquoi mettre les frileux près des parois vitrées, par exemple ? Il faut aussi communiquer avec les gestionnaires des bâtiments, ceux qui font la maintenance. Nous travaillons beaucoup avec les facility managers parce qu’ils ont la capacité d’agir. Quand ils réceptionnent les messages d’alerte, ils appellent, ils voient ce qu’il se passe, ils essaient de corriger…

Caroline Bouteloup, Kardham – Déjà, les mesures sont intéressantes parce qu’elles permettent de voir l’incidence de nouveaux équipements ou matériaux introduits dans les locaux (quand on croise les données avec la qualité de l’air ou l’acoustique, par exemple). Et elles démontrent ici qu’il y a bien un sujet à traiter. Rien que ça, ça permet de faire retomber la tension, car les gens ont toujours peur que l’on ne prenne pas leurs plaintes au sérieux. Le fait de pouvoir leur dire « oui, vous avez raison, le cube l’a aussi constaté » est déjà un premier pas. Ensuite, il faut évidemment que les sujets soient traités par des actions correctives.

Autre exemple : des personnes se plaignent d’avoir froid. Mais quand on regarde le cube, il fait 22,5 °C dans le bureau. Ce n’est donc pas un problème de température. En fait, il y a un courant d’air qui vient du ventilo-convecteur et tombe un peu sur les épaules de la personne. On a établi le lien avec les services généraux du bâtiment pour régler les vitesses des ventilo-convecteurs. C’est donc intéressant car cela permet d’affiner le diagnostic.


Ecrit par Michel Sapranides
Publié le : 13 Mars 2019
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